Guinée: "N'Zérékoré : les victimes de Koulé, N’Zérékoré et Beyla demandent que justice soit faite, après les violences intercommunautaires de juillet 2013"

Publié le 19 Juillet 2014

Guinée: "N'Zérékoré : les victimes de Koulé, N’Zérékoré et Beyla demandent que justice soit faite, après les violences intercommunautaires de juillet 2013"

La Ligue guinéenne des droits de l’homme (LIGUIDHO) a publié, le 20 juin dernier, grâce au soutien financier d’OSIWA, un rapport d’enquêtes intitulé « Guinée : les victimes de Koulé, N’Zérékoré et Beyla demandent que justice soit faite, après les violences intercommunautaires de juillet 2013 ».

Pour rappel, vers 3 heures du matin le 15 juillet 2013, le sieur Jean Soumaoro est soupçonné de la mort par coups de machette d’Ibrahima Kalil Kéita, dans une station-service à Koulé dont Jean Soumaoro assurait le gardiennage, au motif que la victime mortelle et ses deux compagnons venaient y commettre un acte de vol.

Le sieur Daouda Condé a démenti cette version de Jean Soumaoro en déclarant que ces trois messieurs étaient ses apprentis qui étaient de passage sur la route au bord de laquelle la station services est située quand Jean Soumaoro les a agressés tout en réussissant à donner la mort à Ibrahima Kalil Kéita qu’il accusait de tentative de cambriolage de la station-service.

Jean Soumaoro et feu Ibrahima Kalil Kéita appartiennent respectivement à l’ethnie guerzé et à l’ethnie konianké. Ces deux ethnies font partie des plus fortes communautés de la Guinée Forestière, au sud-est de la Guinée.

La mort d’Ibrahima Kalil Kéita a dégénéré en affrontements sanglants entre ces deux communautés à Koulé, N’Zérékoré et Beyla et a fait un bilan de :

  • 217 morts dont 73 femmes et 48 enfants,
  • 473 blessés dont 142 femmes et 104 enfants,
  • 12 personnes handicapées dont les membres ont été coupés à l’aide de machette,
  • 267 personnes portées disparues.
  • 13 églises et 11 mosquées détruites ou incendiées ainsi que des dégâts matériels très importants.

La LIGUIDHO a fait regrouper les victimes en organisation non gouvernementale (ONG), appelée l’Association des victimes de Koulé, N’Zérékoré et Beyla de juillet 2013 dont le sigle est AVIKNB et leur apporte un appui juridique pour la garantie de leur droit à un procès juste et équitable.

Mais, en ce jour, 15 juillet 2014, marquant le premier anniversaire de ces tristes événements, les enquêtes ouvertes en août 2013 piétinent toujours et la LIGUIDHO exprime ses vives préoccupations quant à la manière dont l’instruction se déroule dans ce dossier.

Cette instruction porte quasiment sur l’audition des victimes que de rechercher et de traduire en justice, les commanditaires et auteurs présumés des actes barbares et criminels commis lors de ces violences.

« Il n’y a pas de développement durable sans la justice, et l’impunité est le terreau de la criminalité », a déclaré Madame D, l’une des victimes basées à N’Nzérékoré.

C’est pourquoi, la LIGUIDHO demande :

  • au gouvernement guinéen de veiller à ce que les enquêtes judiciaires soient diligentées et que les auteurs ainsi que les commanditaires présumés des crimes commis répondent de leurs actes devant la justice en vue de rompre avec la culture de l’impunité,
  • à la communauté internationale et aux organisations nationales et internationales de défense des droits de l’homme de faire du lobbying sur les autorités guinéennes jusqu'à ce que justice soit rendue aux victimes.

La ligue guinéenne des droits de l’homme (LIGUIDHO) est une organisation non gouvernementale qui œuvre pour la promotion, la protection et la défense de l’ensemble des droits établis par les instruments juridiques de protection des droits humains. Son slogan est « agir ensemble pour les droits humains ».


Ligue guinéenne des droits de l’homme